Aurons est condamné à l’immobilisme vu que Hectare ne s’est pas porté acquéreur du Verger des Alpilles en l’absence de révision du PLU ?
Dans une région en croissance permanente, où les terrains disponibles sont rares, 300 hectares intéressent nécessairement les promoteurs. L’intérêt pour le foncier à Aurons ne se dément pas :
- Le gérant du Verger des Alpilles a rappelé lors de la réunion publique du 22 janvier 2022 qu’il recevait des offres très régulières. Plusieurs propriétaires d’Aurons ont été démarchés par des promoteurs en vue de la construction d’immeubles en lieu et place de leur maison
Hectare s’est désengagé de son projet, d’autres acteurs accepteront peut-être de se contraindre aux règles établies par le PLU existant. La mairie n’a pas à prendre en considération les problématiques de prix de ventes d’une société privé, qui dépend par définition des règles de l’offre et de la demande et des actifs de ladite société.
Le projet n’est pas adopté l’école va fermer ?
Les affirmations du maire relatives à la fermeture d’une classe (voire de l’école) sont calculées à partir du départ des enfants actuellement en classe de CM2 mais ne prennent pas en considération les arrivées prévues d’enfants. On peut se demander pourquoi les dérogations d’enfants étaient jusque là favorisées et pourquoi elles sont désormais freinées voir refusées. Force est de constater qu’une partie de l’effectif de l’école provenait jusqu’ici de dérogations et que ce n’est plus le cas. Sans compter que la réalisation de 20 logements (42 à termes), telle que prévue au PLU actuel, permettrait largement le développement du village.
Si Hectara avait réalisé son projet, est-ce que le maire aurait pu garder la main sur la réalisation du projet et s’opposer aux permis de construire si ceux-ci n’avaient pas convenu en terme esthétique, de densité etc. ?
Dès lors que les permis de construire déposés sont conformes au PLU, le maire n’a pas le droit de les refuser. Il aura donc l’obligation de délivrer les permis de construire, que les projets satisfassent ou non à ses espérances.
C’est quand même une bonne nouvelle pour le village de voir s’implanter un centre médical et des commerces ?
L’implantation d’un centre médical dépend de la volonté de médecins à s’installer dans un endroit donné. Il ne suffit pas d’indiquer sur plan la création d’un centre médical pour qu’il soit effectivement réalisé. A date, les médecins généralistes qui partent en retraite sur Pelissanne peinent à se faire remplacer… Il n’y a aucune garantie, et même une probabilité infime que cela puisse aboutir… Sans compter que rien ne s’oppose dans le PLU actuel à la création d’un tel centre. D’ailleurs plusieurs professions paramédicales exercent légalement leur activité sur Aurons (infirmière, kinésithérapeute, hypnothérapeute etc.). De même, le PLU actuel n’interdit pas l’ouverture de commerces. Les enjeux sont plutôt ceux de la rentabilité économique de ces derniers – qui est réputée atteinte à partir de 2000 habitants environ.
Hectare indique prendre en charge tous les coûts du projet, indiquant qu’il n’y aura pas d’incidence pour la commune. Restera-t-il des coûts à charge pour la commune ?
Hectare devra effectivement construire les équipements « propres » aux projets, ceux nécessaires aux futurs habitants du projet (rues desservant les logements, réseaux d’assainissements et d’eau potable etc.). En revanche tous les équipements qui ne seront pas réalisés sur les terrains appartenant aux Vergers des Alpilles sont des « équipements publics » dont la construction et l’entretien seront à la charge de la collectivité. On peut lister dans cette catégorie :
- les voies d’accès comme l’aménagement de l’allée des platanes
- les réseaux qu’il conviendra de mettre à disposition pour que le lotissement puisse se raccorder : assainissement, eau potable, eau pluviales, électricité, aménagement des voiries…
Sans compter qu’il faut évaluer les coûts indirects d’une croissance rapide sur les infrastructures existantes mais aussi sur l’école et la cantine.
Le projet est rendu nécessaire par des difficultés économiques de la commune ?
Lors de la réunion publique, le Maire a expliqué que la commune souffrait de difficultés financières et que certains travaux d’entretien ont dû être différés (tel que le mur de l’ancienne bibliothèque reporté depuis 2 ans). Il justifie ainsi l’impérieuse nécessité de faire croitre la population de la commune pour générer de nouvelles entrées d’argent. Cette situation interroge sur la bonne gestion financière d’Aurons. C’est tout de même curieux d’avoir décidé de construire une troisième classe – qui a généré un endettement de plusieurs centaines de milliers d’euros – pour annoncer craindre sa fermeture dans la foulée… Il convient de rappeler que lors de l’élection de M. Bertero en 2014 la Mairie ne supportait la charge d’aucun emprunt et disposait d’un “matelas” d’économie d’environ 600 K€. Par ailleurs, les futures potentielles rentrées d’argent générées par la réalisation du projet d’Hectare seraient dérisoires en regard des coûts qui seraient directement engendrés par la réalisation du projet :
- Rénovation de l’ancienne Bergerie gracieusement cédée par le promoteur à la commune (montant inconnu)
- Rachat de la Chamade pour un montant de plus de 700 000€ tel qu’annoncé par le Maire (avec une subvention du département comprise entre 30 et 70% du prix d’achat selon le Maire, soit un reste à charge minimal pour la commune de 210 000€)
- Aménagements nécessaires des infrastructures pour permettre le raccordement du futur lotissement (les équipements publics)
Il ne s’agit finalement que d’une centralisation en un seul lieu du nombre de logements permis par le PLU actuel ? Si le projet proposé par Hectare est réalisé, Les Ferrages Sud ne pourront être construits, le quota de logement autorisé par le PLU étant déjà dépassé (44 logements pour les 42 possibles à date) ?
La seule certitude du projet est la construction de 44 logements en lieu en place des 20 prévus au PLU sur le site de la Confiturerie et des Vergers (actuellement classé en “Naturel”).
Concernant les Ferrages Sud, ces derniers sont classés en zone “Naturel” depuis décembre 2021 et sont donc protégés – le délai de 6 ans pour la mise en œuvre d’un projet, prévu par le PLU en place, n’ayant pas eu lieu. Cependant le maire – qui prétend pourtant ne pas vouloir y toucher – souhaite passer cette parcelle en zone 2AU (A Urbaniser) qui laisse la possibilité à la Métropole d’ouvrir à l’urbanisation ce secteur, à sa seule discrétion. Cela montre l’intention de construire sur ce site en plus de ceux du Verger et de la Confiturerie. Le PDG d’Hectare a d’ailleurs parlé d’une échéance à 2026, lors de la réunion publique du 22 janvier 2022, pour la construction des Ferrages Sud. Pire encore, les garanties prévues par le dernier PLU pour les Ferrages Sud disparaissent – telles que la limitation du nombre de logements prévus à 22, le typologie (majoritairement des villas avec jardin comme dans les lotissements actuels), le maintien d’une zone verte naturelle qui permet de briser la vue avec le lotissement des Ferrages et de créer de la verdure, et les règles de constructibilité (notamment du rez-de-chaussée uniquement pour les villas avec interdiction d’un R+1).
En synthèse :
PLU | Projet Hectare | |
Constructible immédiatement | 20 | 44 |
Constructible sous réserve de passer les Ferrages de “Naturel” à « A urbaniser » puis à « constructible » | 22 | Pas de seuil maximal prévu |
Il convient également de rappeler que l’objectif de la Métropole est de densifier les zones déjà construites, et que par conséquent cette dernière ne peut qu’encourager la construction des Ferrages Sud – la Métropole est d’ailleurs venue soutenir le projet aux côtés d’Hectare et du maire lors de la réunion publique du 22 janvier 2022. On peut même extrapoler qu’après les Ferrages, la pression portera sur d’autres terrains actuellement non constructibles.
Ce projet va permettre la mise à disposition de logements sociaux sur le village garantissant une diversité de la population et permettant aux jeunes auronais de rester dans le village ?
Il a été noté que le projet présenté en réunion publique ne prévoit aucun logement social. Il n’a pas non plus été fait mention des solutions qui seront proposées pour reloger les locataires actuels de la Confiturerie. Aucun élément ne permet de penser que ce projet va permettre aux auronais les plus modestes d’accéder au logement, que ce soit à la location ou à l’achat. A l’inverse, bien que le prix de la transaction entre le Verger des Alpilles et Hectare n’ait pas été confirmé, il est estimé à minimum 5 M€. Cet investissement initial aura nécessairement pour conséquence un prix de vente au M2 élevé.
Que va-t-il se passer pour la Chamade, dont les locaux sont détenus par le Verger des Alpilles ?
Des propos rassurants ont été partagés durant la réunion publique, Hectare ayant fait état de son intention de vendre les murs à la mairie. Cependant le maire a indiqué dépendre de financements d’autres collectivités pour mener à bien ce rachat et ne peut donc s’engager formellement sur sa faisabilité. Aussi, si le sujet semble pris en compte, une fois de plus, aucune garantie n’est apportée et il faudra se contenter de promesses.
L’association est un regroupement de personnes qui ne veulent « rien faire » et « sont contre tout » ?
L’association reconnaît le bénéfice d’un développement maîtrisé du village. Simplement le PLU actuel permet déjà la construction de 42 logements. Que les acquéreurs / promoteurs intéressés construisent ce qui est permis, sur la base des nombreux travaux et analyse d’impacts menés précédemment, avant d’envisager toute modification. Il n’y a aucune pression temporelle à réaliser un projet particulier.
L’association agit de façon opaque, sans interaction avec la municipalité – lors de la réunion publique, le maire a déclaré que les opposants au projet ne l’ont pas sollicité ; certains conseillers s’étonnaient de la création de l’association ?
Le souhait des auronais qui se sont engagés dans la démarche initiale était d’avoir une information et une consultation organisées par la mairie. Ce n’est que devant l’absence de réponse du maire et des conseillers qui ont reçus plusieurs lettres – dont vous pouvez prendre connaissance sur la page « nos actions » de ce site – que nous avons décidé de créer l’association, comme annoncé dans ces mêmes courriers. Chacune des lettres adressées au maire ont été déposées en mairie, contre signature, de façon tout à fait transparente. Si le maire souhaitait / souhaite un échange avec l’un ou l’autre des membres de l’association, nous espérons précisément ce dialogue, cherchant désespérément à comprendre l’intérêt du maire à faciliter ce projet.
L’association a obtenu une réunion publique ; elle est donc désormais satisfaite ?
C’est en effet une bonne nouvelle qu’une première réunion d’information ait pu se tenir. Néanmoins en dépit des échanges nourris venant d’auronais d’horizons très différents, le maire ne semble prendre en considération aucune des inquiétudes soulevées. La consultation publique évoquée durant cette réunion n’a pas eu lieu ; c’est pourtant notre demande initiale, celle demandée par l’ensemble des signataires de la pétition. Notre objectif est la conduite d’une consultation formelle, respectueuse des règles démocratiques élémentaires notamment en matière de délai de prévenance et de garantie d’impartialité du scrutin.
A noter que les conditions d’organisation de cette réunion étaient critiquables – inscription obligatoire, limitation du nombre total d’inscrits, limitation à une personne par foyer, alors que la jauge pour les événements en plein air était fixée à 5000 personnes en cette période. Les organisateurs ont laissé des auronais de plus de 70 ans assister à la réunion debout, derrière les grilles de l’école…